Le regard vide, les cheveux ternes et le front en sueur, elle se dirige d’un pas rapide mais mal assuré vers la salle de bain. Son cœur bat à tout rompre et sa respiration, haletante, traduit un état de stress assez important.
Leslie me jette un regard sans expression.
Courage, tu y es presque ! Vite, c’est pas en restant plantée là que tu vas y arriver !
La jeune femme continue son chemin en tremblant. Un soubresaut, et elle accélère.
Ne t’arrête pas !
Nooon ! Ce n’est pas en mangeant ce paravent que les choses vont s’arranger ! Vite ! Tu as quelque chose à faire, alors fais-le ! Tu ne peux plus reculer, maintenant, c’est trop tard. Et puis je suis là pour te soutenir…
Leslie tombe à genoux par terre, exténuée…
Pfiou. Ce fut laborieux. Tu m’expliques pourquoi tu as traversé toute la maison alors que tu as une salle de bain collée à ta chambre ? Bref. Ben dis-moi, c’est pas la forme… Tes doigts ont même muté.
Après quelques minutes, Leslie se relève et se rince la bouche. Elle tremble très fort.
Tu as encore des spasmes… Tu devrais aller te recoucher, tu es très fatiguée. Et ne t’arrête pas en chemin pour manger les meubles. Tu prendras un petit-déjeuner correct une fois que tu seras reposée…
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Aux premières lueurs de l’aube…
*musique bizarre*
Ah. On a de la visite…
Owi ! Des gaufres ! Tu m’en passes une ? Ou deux ? Ou même tout le plat ?
Finnegan: Bonjour, Marique. Déjà réveillée ?
Non.
Finnegan: Ces gaufres ne sont pas pour toi, mais pour Leslie. Elle a besoin de forces.
C’est vrai qu’elle n’est pas très en point en ce moment.
Finnegan: De toute façon, Anaïs la surveille.
Ah ? (Mon Dieu mais qu’est-ce qu’ils trafiquent encore…)
Anaïs: Bien, Leslie semble se réveiller doucement. C’est parfait tout ça.
Euuuh, Anaïs ?
Tu sais que tu essaies de regarder à travers un mur ?
Anaïs: Oui.
…
Anaïs: C’est pour le bien de Leslie, tout ça. Je la surveille quoi qu’il arrive. Ce n’est pas un mur qui va m’empêcher de veiller sur elle !
Si tu le dis.
Anaïs: Bon, elle a l’air bien reposée, là. Lesliiiie ? Tu peux t’occuper du linge ?
Leslie se lève doucement.
Que ? Espèce de mère indigne !
Anaïs: Mais t’en fais pas, hein. Elle va manger avant ! Papa vient de lui faire des gaufres toutes chaudes, en plus.
Finnegan ! Je l’entends plus ! C’est mauvais signe ! Il prépare quelque chose !
… Trouvé. Finnegan, sors de ces carottes tout de suite, s’il te plaît. Tu vas les faire moisir.
Finnegan: Rhooo, si on peut même plus s’amuser…
Finnegan sort du plant de carottes.
Hé mais ! Pourquoi Leslie va jusqu’au sanctuaire avec le sac à linge sale à la main ? Finnegan, si tu as encore lâché tes caleçons sales dans le sanctuaire, tu vas me le payer !
Finnegan: Mais j’ai rien fait ! Je vais le dire à Megane !
Finnegan disparaît dans une fumée verte peu subtile.
Beurk… Bon, je vais voir ce que fait Leslie…
L’héritière Cavanaugh dépose le linge au sol.
Euh… Leslie ? Tu fais une offrande aux morts ? C’est sympa mais je pense pas que le linge sale soit la meilleure chose à offrir…
Leslie, les yeux au ciel et le visage sans expression, tournoie lentement sur elle-même…
Et revêt une longue robe.
Une robe de prêtresse ? Mais c’est quoi ce délire ? Une secte ? À moins que… Oh ! C’était donc ça !
Mon mini-chaton va avoir un mini-mini-chaton !
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Sam: Tu as quelque chose à me dire, Leslie ?
Leslie prépare son frère à la nouvelle…
Marc, tu pourrais refermer ce livre ? Leslie a quelque chose à annoncer.
Marc: Mmh ? Mais j’écoute, hein. Je finis juste ce chapitre. C’est très intéressant, ce livre sur les palourdes.
Euh.
Leslie regarde furtivement son père et annonce sa grossesse. Sam en reste coi.
Ben alors ? Réagis, au moins !
Sam: Tu…tutu es. Enceinte ?
Leslie acquiesce.
Sam: J’aime !
Mon Dieu.
Marc: Hahaha, qui aurait cru que la vie des palourdes était aussi palpitante ? Ils ne cesseront jamais de m’étonner, ces mollusques !
Mon Dieu de mon Dieu.
Sam enlace finalement sa soeur:
Sam: Tu feras une mère parfaite, soeurette. Je suis fier de toi.
Enfin une réaction normale…
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En soirée…
Danny: Alors comme ça on va être parents… Ouah ! Ça me fait bizarre, j’ai du mal à l’imaginer !
Ouais, ben la prochaine fois, c’est toi qui accompagneras Leslie vomir. Là tu auras moins de mal à imaginer sa grossesse.
Danny: Merci de briser mon moment romantique, Marique…
Huhu. Mais de rien.
*DING-DONG !*
Danny, se levant: Rho, mais qui ça peut-être à cette heure-ci ?
Sam: Laisse, Danny, j’y vais.
Sam: Mais c’est vrai, ça. Il est tard ! Si c’est encore un de ces maudits paparazzis, ils vont entendre parler de moi, je te le dis ! Oh mais… MAIS ??
Marsha: Salut, Sam…